À l'encre de ma plume

01/10/2015

Artiste peintre: Gianni Strino - La Lettera


Lorsque le Poète rencontre la Tendresse,
Cela se nomme-t-il… Poétesse ?
Lorsque le féminin rencontre le Chevalier,
Cela donne-t-il une … Chevaleresse,
S’acharnant à l’escrime des mots, jusqu’en des tons parfois cavaliers ?
‘‘Poète’’ rien qu’au masculin ?…

Pourtant dans les mains,
De l’Écrivain,
‘‘La Plume’’ a toujours été … Féminin


Alors, si je me nommais Poétesse,
Je tenterais Monsieur à l’encre de ma plume,
De vous écrire avec Délicatesse,
Que de Vous mes rêves se consument.

Ah ! Si j’étais Poétesse,
Je tenterais avec adresse,
De bousculer les convenances,
De bannir,
La Bienséance,
Pour vous séduire,
À outrance,
De rimes teintées d’Ivresse,
Pour vous faire défaillir,
Sous mes lèvres Tigresses.

Vous dire Monsieur, à l’encre de ma plume,
Combien de Vous mes rêves se consument,
Combien de Vous mon esprit s’embrume.
Vous décrire qu’au cœur de ma Détresse,
L’Étreinte illusoire de vos bras me caresse.

Ah si je me nommais Poétesse,
Alors je serais Femme,
Troubadour,
Vous faisant la cour,

En vous contant Nuit et Jour,
Des mots d’Amour,
Pour vous déclarer ce qu’est la Flamme,
D’une femme,

Qui se damne,
Pour un souffle de vous,
…Monsieur, pour l’Illusion d’un nous.

Si j’étais Poétesse,
Je vous conterais que, petite fille j’aimais jouer à la fleur,
Égrainant le pâle,
Pétale,
Croyant en mes mains,
Tenir là le Destin…

‘‘Il m’aime, un peu, beaucoup,
Passionnément, à la folie… pas du tout’’

Dans ma Romance,
Je vous dirais qu’aujourd’hui,
La femme que je suis,
Aime beaucoup trop les fleurs,
Pour les égrainer ainsi jusqu’au cœur.

Pourtant, parfois la Poétesse aimerait encore jouer à la fleur,
Pour savoir où se trouve votre Cœur.

Si de moi vous vous étiez épris…mon Amour,
Je vous aurais écrit pour Toujours,
Oui, des mots d’Amour,
Comme Antan pour vous faire la cour.

Alors en d’autres lieux, en d’autres temps,
À l’encre de mes Nuits,
Je vous aurais peut-être écrit ceci…


« Ô Amour,
Lorsque vers vous je m’enfuis,
Au milieu de la Nuit,
Mon Cœur tinte d’un bruit sourd.

Ô Amour,
Mon sang court,
À l’approche de vos mains qui accourent,

Cette Nuit je m’éveille encore en fièvre,
Votre prénom vient toujours hanter mes lèvres,
En ce songe qui me vient
En rappel, où la Nuit… vous êtes mien.

Et mon désir de Vous enfièvre ma plume,
Ô combien rêver de Vous me consume,
Ô combien de Vous mon esprit s’embrume.

Cette Nuit mon Amour,
J’ai noyé mon encrier dans l’Ivresse,
À l’encre de ma plume,
Mon envie de Vous me presse,

Et de Désir mon corps s’allume,
De votre visage mes yeux s’embrument,
La Lune ce soir me paraît bien terne,
Pourtant, même les rues sont éclairées de lanternes.

Vous avez remplacé cet Astre de douceur qui luit,
Par un Feu si intense qu’il me brûle la Nuit,
Mon Cœur vers Vous s’est enfuit depuis longtemps déjà,
Accourez Monsieur, accourez de ce pas !

Pour apaiser votre Feu qui me dévore d’Émoi,
Ce Cœur qui de Vous est aux abois,
Et ce corps qui n’aspire qu’à frémir sous vos doigts.

Accourez Monsieur, Accourez !

Pendant que les bougies brûlent encore,
Avant que la Nuit s’évapore,
De vos lèvres venez sceller le sort,
Qui laisse la fleur en Amour éclore. »


…À l’encre de mes Nuits,
Mon Amour de Vous me suit,
À l’encre de ma plume,
De Vous mes rêves se consument.

À l’encre de mes rêves,
Il y a un chemin vers vos bras sans trêve,
À l’encre de mes lèvres,
Il y a des baisers qui de Vous m’enfièvrent.

À l’encre du réel,
Il y a des larmes qui pleurent l’irréel,
Un cœur qui bat le Temps,
Et un Esprit qui dit ‘‘Va-t’en’’ !

Pourtant, oui mais pourtant,
Même lui se contredit tout l’temps !
Et la Nuit le lâcheur me ment !
Glissant à pas lents il m’emporte sous vos vents.

Prince charmant, contes de fées et romance,
C’est à cela que rêvent les petites filles à outrance,
Au temps de l’Enfance.

Une fois le décor planté,
Certaines gardent le pied dans les contes de fées,
L’Esprit embrumé,
Dans des contrées cachées.

À l’encre de ma plume,
J’égraine des vers en plumes,
Des chemins de pétales,
Luisant sous la Lune d’Opale.

À l’encre de la brune,
Il y a des romances sous la Lune,
Des rives au Cœur qui pense,
Des contrées qui n’ont pas de sens !

Ah Monsieur si j’étais fine plume,
Je vous aurais bien écrit des vers qui déplument !
Teintés d’une encre d’Ivresse,
En plein cœur de ma Tendresse.

Ah Monsieur si j’étais Poétesse,
Je vous aurais écrit des vers tout en finesse,
Déguisant l’Amour en Déesse,
Pour que vos songes vers moi paressent.

Mais je suis juste quelqu’une,
Qui atterrira dans la fosse commune,
Pas dans vos bras en lettre posthume,
Encore moins dans vos yeux, un jour de costume.

À l’encre de mes lunes,
Il n’y a que des cendres déguisées en plume,
Un Cœur battant qui perd ses plumes,
En des sens exaltés qui de Vous se parfument.

À l’encre de mes rêves, mon Cœur,
Se fait terrible Penseur,
Et s’étiole sous votre lueur,
À l’encre de mes heures.

Mes pétales se font plumes,
Et fanent sous les mots en écume,
Parfois l’Âme emplie d’amertume,
J’ai le Cœur lourd comme une enclume.

…J’ai fait tomber mon encrier dans la brume,
Ô combien rêver de Vous me consume,
J’ai perdu mes ailes à l’ombre de ma plume,
…Si vous m’aviez aimé,
Monsieur, si vous m’aviez aimé.

Aujourd’hui je suis la fleur pâle,
Qui perd ses pétales,
Agonisant en rafale,

Un peu, beaucoup,
Passionnément à la folie pas du tout.

Égrainée jusqu’au Cœur,
Par une autre petite fille…jusqu’à plus d’heure.


MaudB.

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